Le Sureau, promesse de plaisirs gourmands
Le sureau noir (sambucus nigra) était souvent planté en entrée de jardin pour s'attirer la grâce des bons esprits. Arbre aux fées, il était considéré comme magique ; de sa tige creuse, où se cachent charmes et sortilèges, seraient faites leurs baguettes et ces flûtes aux sons étranges que l'on retrouve dans les contes du moyen-âge...
Il est surtout considéré comme le pharmacien de la maison et particulièrement bénéfique au sortir de l'hiver : dépuratif, il permet de nettoyer l’organisme de ses toxines ; sudorifique, il aide à combattre les rhumes ; anti-inflammatoire, il soulage les douleurs articulaires. Son abondante floraison blanche en ombelles parfumées permet de l'utiliser immédiatement sans l'épuiser : une ombelle trempée dans une tasse fait une tisane ; trempée dans de la pâte à frire, elle devient beignet. On ne consomme que les fleurettes blanches, les tiges vertes sont amères. Apprenez à reconnaître cet arbuste pour ne le confondre avec aucun autre.
Il y en a de nombreux pieds sur le domaine, mais celui du fond du parc de Lanloup, vénérable, fait plusieurs mètres de haut. Pour prolonger le plaisir, nous en avons fait sécher les ombelles sur un tamis pour les tisanes hivernales (1 cuillère à café par tasse), et dans un bocal de sucre, afin de parfumer ce dernier avec cette « vanille du pauvre ». Il en restera suffisamment pour porter fruit, faire sirops et gelées à l'automne et nourrir les oiseaux. A propos de gelée, celle de fleur de sureau accompagne avec délicatesse un fromage de chèvre ou une tomme de montagne...